Une guerre sans savoir qui est l'ennemi... (les limites du rassemblement de Millau)
Deux
ans après le grand rassemblement de Millau, la constatation est bien que ce grand rassemblement, où personne ne voulait imposer de dogme, reste un rassemblement où nul ne peut désigner un adversaire commun à abattre, une mécanique à démonter.
Une
guerre sans ennemi ? ou plutôt sans savoir qui il est ! Une
coalition sans adversaire commun à désigner. Des
contre-pouvoirs contre un pouvoir inconnu ? Tel
nest-il pas létat de la situation ?
Refuser
les erreurs du passé ne signifie peut-être pas refuser
de réfléchir sur les analyses du passé qui
ont abouti à ces erreurs. Faut-il vraiment, pour voir la
réalité en face, abandonner ses rêves ?
Les rêves nétaient peut-être pas réductibles
aux utopies du passé ?
Prise
entre lextrême gauche et les sociaux-démocrates
bien intentionnés, la masse des sympathisants de José
Bové et dATTAC, na pas trouvé encore
dexpression politique. Tous parlent de contre-pouvoir, mais
peut-on réellement parler de contre-pouvoir au quotidien ?
de contre-pouvoir du citoyen moyen ?
Lexpression
électorale a-t-elle été inventée pour
des prunes ? Et parmi les organisations politiques, en existe-t-il
une qui exprimerait à la fois la radicalité de ce
que Bové développe et les attachements, les affections,
le caractère modéré de ceux qui sont présents
dans ces rassemblements ? Si Bové est un symbole,
cest parce quil est presque à limage
du Français moyen, petit propriétaire attaché
à son pays ; cest parce quil est loin
des utopies politiques urbaines, alors quil en est proche
par ses amis.
Lexpression
politique de ces Français est absente et cest un
scandale. José Bové nen est pas personnellement
responsable, ni Bernard Cassen. Mais il faut sortir de cette situation !
Comment ?
Cest
la question que nous posons à tous.