PAS D'ÉCOLOGIE SANS AUTRE POLITIQUE, PAS D'AUTRE POLITIQUE SANS
ÉCOLOGIE
La
crise écologique et sociale liée à la société productiviste et à
l'entrée dans la mondialisation se traduit par des phénomènes sociaux
chez nous et dans le Tiers Monde, qui génèrent exclusion et pauvreté.
Ce sont autant de dégâts qui créent des conditions favorables à
un rassemblement, ici et ailleurs, pour élaborer des stratégies
communes.
L'Autre
Politique Ecologique, pourquoi ?
L'Autre
Politique est née du "ras-le-bol" de millions de français face aux
partis politiques incapables d'imaginer des solutions alternatives
à la mondialisation du marché, au gigantisme des villes, au chômage.
Le
refus de se soumettre à la logique aveugle d'une économie de plus
en plus mondialisée, de moins en moine maîtrisable, s'est exprimé
pour la première fois de manière spectaculaire pendant les grèves
de décembre 1995.
La
Confédération de Ecologistes Indépendants s'est créée pour combler
le fossé existant entre les aspirations des citoyens au changement
et le discours écologique traditionnel.
En
effet, il y a incompatibilité à se dire écologiste et à accepter
des logiques contradictoires avec les exigences de préservation
des écosystèmes, avec les exigences de préservation des acquis sociaux
obtenus dans le cadre de l'Etat Nation.
Les
écologistes qui ont voulu se contenter de mesures réformistes, sans
remettre en cause la logique de la mondialisation, se sont vite
heurtés à un mur. L'adoption de taxes antipollution sur le gazole,
par exemple, ne connaît pas de véritable application. Les lobbies
routiers peuvent sans difficulté démontrer que ces taxes induisent
des problèmes de distorsion de concurrence.
C'est donc bien, au nom de la dure réalité de la compétition économique,
que les mesures écologiques entraînant un surcoût, se trouvent,
à chaque fois, mises entre parenthèse.
Nous
ne pouvons nous contenter de lutter contre les conséquences de la
crise, il faut s'attaquer aux racines des phénomènes en cause.
Il
n'y a pas de place pour une politique écologique sans protection
vis-à-vis des mécanismes dévastateurs du commerce international
libre-échangiste.
La
Confédération des Écologistes Indépendants considère que seul un
mouvement politique qui s'attaque aux causes des problèmes est capable
de donner une réponse à tous ces déçus de la politique.
Notre
philosophie politique est à l'opposé de celle de tous les partis,
à Droite comme à Gauche, adeptes de la Pensée Unique. Selon eux,
la mondialisation, la mobilité obligatoire, le déracinement, l'exode
rural, la destruction des cultures, l'éloignement toujours plus
grand entre producteur et le consommateur sont inéluctables.
Le
combat pour l'autre Politique, contre la Pensée Unique et le combat
écologiste sont donc intrinsèquement liés.
Ils ne vont pas l'un sans l'autre, car pour être viable, une société
doit être durable et organisée dans le cadre moderne, à taille humaine
qui est le cadre incontournable de l'Etat Nation.
La
Confédération des Écologistes Indépendants rassemble celles et ceux
qui ne veulent pas dépenser toute leur énergie à lutter contre les
séquelles de la mondialisation sans s'en prendre à ses origines.
L'objectif de sauver la planète, s'il a son importance, ne peut
suffire à définir l'Ecologie Politique. Pour la Confédération des
Écologistes Indépendants, c'est aussi un regard, une certaine vision
du monde qui unifie et fonde l'Ecologie Politique Indépendante.
C'est donc bien plus large pour nous que la simple défense de l'environnement,
qui est un des aspects importants de cette sensibilité.
Quelles
fondations économiques pour l'Autre Politique Ecologique ?
Dans
le domaine économique, les écologistes se sont trop souvent cantonnés
dans quelques idées généreuses, sans structurer leur discours à
partir de fondements rigoureux. Cela a beaucoup contribué à leur
faire perdre de leur crédibilité. Comme le maçon qui bâtit sa maison,
la Confédération des Ecologistes Indépendants veut asseoir ses positions
sur des bases solides.
Loin
de rejeter le passé à partir d'arguments frustres qui confineraient
à l'intégrisme, notre réflexion reprend ce qu'il y a de meilleur
dans les traditions de la Droite et de la Gauche. Notre politique
économique reprend à son compte les valeurs de liberté, d'esprit
d'entreprise de la Droite, les valeurs de Justice sociale de la
Gauche. En inversant les priorités qui ont conduit à l'augmentation
continue du chômage et de la précarité, y compris en période de
croissance, nous proposons que l'Autre Politique Economique combine
une politique audacieuse de l'offre avec une politique soutenue
de la demande. L'Autre Politique Ecologique doit être fondée sur
le trépied suivant :
-une
politique de l'offre, correspondant à la tradition de droite,
vise à dynamiser l'initiative, en favorisant la rentabilité des
entreprises. Il est aberrant qu'aujourd'hui, des entreprises créatrices
d'emploi et de richesses continuent d'être taxées, enfermées dans
des carcans administratifs, alors que les capitaux spéculatifs échappent
pratiquement à tout contrôle. Il y a donc nécessité d'alléger considérablement
les contraintes pesant sur les entreprises, afin de redonner au
marché du travail, souplesse et dynamisme.
-
Une politique de la demande, correspondant à la tradition de
gauche, vise à permettre aux personnes frappées par la maladie,
la vieillesse, le chômage, le handicap ; de conserver une citoyenneté
économique par le maintien d'un pouvoir d'achat décent. Le système
de protection sociale doit être repensé afin d'intégrer davantage
les non actifs au circuit économique.
-
Cette politique n'a de sens que si elle s'articule avec le rétablissement
du circuit économique intérieur. En effet, abaisser le montant
des charges, tout en maintenant un niveau de protection sociale
élevé déboucherait sur un accroissement des déficits publics si
cela ne s'accompagnait pas d'une certaine déconnexion vis-à-vis
du marché mondial. Cette injection de pouvoir d'achat qui stimule
la demande ne peut donc trouver sa justification que dans la relance
d'une politique nationale et européenne.
La
recréation d'un circuit économique n'a pas pour but de retourner
à la situation des années 60, où la protection de l'économie n'empêchait
pas les dégâts de l'agriculture productiviste et la désertification
des campagnes, mais de permettre l'innovation en Europe, dans des
technologies sophistiquées au service de l'environnement et du développement
durable.
Pour
la Confédération des Ecologistes Indépendants, le rétablissement
de l'économie de circuit est la condition nécessaire au développement
d'une économie respectueuse des écosystèmes et des hommes. Nous
refusons de fonder l'équilibre économique de la France sur une douzaine
de secteurs auxquels on sacrifierait tous les autres. Le retour
nécessaire à une autonomie de décision économique nationale au sein
d'une Europe Confédérale, doit avoir pour objectif de redynamiser
l'ensemble des microcircuits locaux, dans un cadre décentralisé.
Il
faut relancer nos activités et nos échanges économiques par une
défiscalisation et des aides adaptées au niveau local.
Un
système réglementaire doit être étudié pour protéger ce qui est
produit et consommé localement afin de faire entrer le vieux slogan
écologiste du "Vivre et Travailler au pays" dans la réalité.
En
revanche, pour tout ce qui vient de loin, il sera nécessaire d'instaurer
un système de taxation de transport à longue distance.
La
logique économique écologique permet de recréer le tissus industriel
et artisanal qui a fait la richesse et la vitalité des pays aujourd'hui
désertifiés (industrie du cuir, filière du bois). Elle permet, par
exemple, de rendre à nouveau rentables les activités agropastorales,
seules à même de lutter contre les incendies périodiques désastreux
pour les finances publiques et catastrophiques pour les écosystèmes.
Quelle ambition culturelle pour l'Autre Politique Ecologique :
Notre
regard part du principe que chaque être est unique et mérite le
respect. Il se base sur le rejet de l'utilitarisme qui voit toute
chose ou tout être comme simple moyen. A l'opposé, nous préconisons
une vision subjective du monde qui valorise la recherche de la beauté,
de l'amour. Etre écologiste, c'est concevoir un monde où les lents,
les contemplatifs, les esthètes ont droit de cité, au lieu d'être
marginalisés par la société actuelle, productiviste et utilitariste.
Mais
l'Ecologie Indépendante repose aussi sur des bases scientifiques.
Elle ne rejette ni les nouvelles découvertes invalidant les théories
passées, ni les nouvelles technologies permettant de fabriquer plus
"propre". Elle sait ce que l'écologie doit à la chimie moderne dans
la révélation de nombreuses pollutions cachées.
L'Ecologie
Indépendante est moderne. Elle ne considère pas l'époque de la civilisation
rurale du XVII° et XVIII° siècle, avec son lot d'archaïsme et de
misère comme un âge d'or à réinventer. Elle ne mythifie pas pour
autant la révolution industrielles, trop souvent synonyme de misère,
de déracinement, de déculturation, de pollution. Elle est consciente
que l'augmentation du niveau de vie et du niveau culturel dans les
années 60 et 70 a été un élément déterminant dans la prise de conscience
écologique des populations des pays développés.
L'Ecologie
Indépendante tend vers l'harmonie et l'équilibre. Grâce à ce sens
de la mesure, notre conscience politique évolue du global planétaire
vers le local vécu. Aussi, l'Etat Nation que nous appelons de nos
vœux n'a aucun point commun avec la nation ethnique se référant
à des ancêtres mythiques. Nous refusons aussi ce que certains appellent
le communautarisme, basé sur la cohabitation parallèle de groupes
sociaux, sans base géographique, conservant leur identité à l'intérieur
d'un même Etat et qui débouche sur l'intégrisme, le racisme, la
violence ethnique.
Notre
modèle est l'intégration à la Française qui est constitutive de
la Nation, car depuis des générations, elle permet à des populations
d'origines diverses d'intégrer les valeurs de l'humanisme, de la
laïcité et de la république.
Dans
l'Etat Nation que nous souhaitons, l'Etat est un Etat de droit,
servant à protéger les libertés individuelles, conditions préalables
à tout progrès intellectuel et notamment écologique ; la nation
est un effort de cohésion sociale moderne et un contre-pouvoir à
l'Etat.
Ainsi
conçu, l'Etat Nation devient une subdivision territoriale de l'humanité
planétaire. Loin d'être une machine à mépriser l'étranger, l'Etat
Nation devient une sphère de modestie dotée de la Souveraineté,
une limitation de soi-même et une ouverture vers l'extérieur.
Dans
ces conditions, les Etat Nations, loin d'être facteurs de guerre
et de chauvinisme, servent à faciliter l'apparition des réformes,
toujours relatives, donc amendables, indispensables à la survie
de l'humanité.
Si
le XXI° siècle ne se base pas sur une coopération d'Etat Nations
égaux entre eux au niveau planétaire, c'est-à-dire sur la primauté
du Droit, le risque existe d'une " bunkérisation " de l'Occident
et un accaparement aggravé des richesses, débouchant sur une division
du monde en communautés ethniques, nomades et agressives.
C'est
pourquoi la France, du fait de son modèle d'intégration, a le devoir
de s'opposer à cette éventualité, en défendant l'indépendance des
Nations à l'intérieur de l'Europe et en nouant des rapports privilégiés
avec des nations non ethniques du type Afrique du Sud ou Brésil.
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